Tout ce qu’il faut savoir AVANT de venir à Singapour

Parole aux lecteurs !

Il y a une semaine, je vous avez posé la question suivante :

Quelles sont les choses que vous auriez aimer savoir AVANT de venir à Singapour ?

Et j’ai vraiment été surpris du nombre de réponses, notamment par email, que j’ai reçu ! J’ai donc passé pas mal de temps à les compiler (désolé pour la longueur de l’article).

Le blog Paris-Singapore

Evidemment les réponses sont très subjectives et vous ne serez donc pas forcément d’accord avec tout.

 

Syndrome de Paris

Honnêtement je pensais avoir essentiellement des conseils malins et des réponses marrantes (comme celle de Christophe et ses appareils photos). Mais je me suis retrouvé avec beaucoup de choses beaucoup plus sérieuses et pas franchement marrantes auxquelles je n’avais pas forcément pensé.

C’est pourtant logique : quasiment tous les sites / blogs sur l’expatriation (et Paris-Singapore n’échappe pas à la règle) donnent une image positive de la vie d’expat et parlent souvent des bons côtés mais oublient parfois les mauvais. Mea Culpa.

Avant Singapour

D’où une différence entre la perception d’une destination pour les futurs expatriés (qui ne lisent que des choses positives) et la réalité lors d’une arrivée (qui peut parfois être assez différente).

Ainsi une bonne partie des réponses concernent ces aspects qui sont négligés (voir méconnus) et qui peuvent pourtant changer une expatriation de rêve en cauchemar (malheureusement).

 

Ne pas oublier les accidents de la vie

Une expatriation à Singapour est géniale en théorie : vous commencez à regarder les supers condos, les destinations de rêves pour le weekend, les nouvelles connaissances que vous allez vous faire… Mais souvent les gens ne se préparent qu’aux “bons” côtés de l’expatriation.

Divorce, maladie, licenciement,… Autant d’accidents de la vie qui sont traumatisants, mais qui prennent une autre dimension lorsque vous vivez à 10,000 km de vos proches. Evidemment personne ne souhaite en parler, mais ces problèmes sont bien réels.

“6 mois après mon arrivée, les cours des “commodities” (Pétrole,…) se sont effondrés. Je me suis fait licencié quasiment du jour au lendemain selon la règle du Last-In, First Out. Un jour je travaillais et le lendemain j’étais en “garden leave” à la maison. J’ai eu beaucoup de mal à l’accepter et je n’ai pas su / pu rebondir. Je suis finalement rentré en France” 

“Divorcer n’est jamais facile. Divorcer à Singapour c’est l’enfer. Il n’y a AUCUNE info sur le sujet. Pire c’est un sujet que personne ne veut évoquer et les personnes qui ont dû faire face à cette situation sont souvent rentrées en France”

“J’aurais aimer être plus informée sur les difficultés que l’on peut rencontrer si le couple se brise!!! Quels sont nos droits, qu’est ce qui peut être fait, pour rester ou rentrer. Savoir qu’avec des enfants, après 6 mois de résidence à Singapour, si une séparation a lieu, il n’est pas possible de quitter le pays avec ses enfants sans accord de son conjoint […] Quand on se lance dans une expérience comme celle ci, on est loin d’imaginer ce scénario, pourtant très réel et présent pour beaucoup de femmes ici ! La précarité, le désespoir que l’on rencontre, c’est terrible”

“Les divorces ça n’arrive pas qu’aux autres. Personne n’est à l’abri”

Certains lecteurs conseillent de faire faire des contrats à priori qui prévoient comment s’organiser en cas de divorce. Mais le sujet est difficile à aborder et la proposition d’un tel contrat peut-être perçu comme un manque de confiance.

 

Avoir un plan “B” (au cas où)

C’est clairement un des sujets qui revient le plus souvent : la nécessité de prévoir une sortie de secours si les choses se passent mal.

“J’ai mis mon appartement parisien en location meublée (1 mois de préavis seulement) au cas où les choses se passeraient mal à Singapour. Cela rapporte moins d’argent, le turn-over est plus rapide et les impôts sont plus importants. Cependant c’est ma roue de secours : si je rentre en France je ne serai pas à la rue. Je paye pour avoir l’esprit tranquille” 

 

Poser toutes les questions (mêmes les plus évidentes)

Il n’y a pas de question idiote. Le système à Singapour est très différent du système français et il ne faut pas être avare de questions, même pour les choses dont vous êtes sûrs (surtout pour les choses dont vous êtes sûrs d’ailleurs).

“J’ai découvert avec stupéfaction que la super mutuelle de mon nouvel employeur ne prenait pas en charge ma femme. Je n’avais pas posé la question lors des entretiens car je pensais que c’était toujours le cas ! C’est en faisant les papiers administratifs lors de mon on-boarding que je l’ai appris”

“J’étais enchantée à l’idée de mettre mes enfants à l’Ecole locale et d’avoir des futurs trilingues français-anglais-chinois à la maison. La réalité des admissions à Singapour (Priorité aux citoyens, puis aux PR et ensuite seulement aux étrangers) et la jungle de règles officielles et officieuses font qu’il est très difficile d’avoir une place dans une Ecole proche de chez soi. Faîtes également une croix sur les bonnes Ecoles Primaires. Même pour les locaux c’est mission impossible*”

“Nous avions préparer une somme importante pour le LFS, mais au-delà du prix de la scolarité, c’est surtout les coûts annexes (Transports scolaires, cantines, activités, anniversaires avec toute la classe,…) que nous avions mal évalués […] L’année suivante nous avons déménagé pour être proche du LFS, au final c’est un meilleur calcul financier” 

 

Ne pas sous-estimer le prix des soins

La santé ça n’a pas de prix, mais cela a un coût ! Et en France celui-ci est souvent pris en charge (partiellement ou totalement) par l’Etat providence.

“Je ne comprenais pas pourquoi lors du café de rentrée de l’AFS les commerciaux des mutuelles posaient systématiquement la question de l’accouchement. Je trouve ça franchement déplacé d’être étiquetée “Poule pondeuse”. Ce n’est que lorsque je suis tombée enceinte que j’ai découvert les limites de la couverture de mon employeur et le coût totalement D-E-L-I-R-A-N-T d’un accouchement à Singapour” 

“Bien se renseigner sur les remboursements. Mon employeur couvre tout  (GP, Dental, Specialists, Glasses,…) mais le total des remboursements était plafonné à 400$ par an !!! Il faut le voir pour le croire. J’ai dû prendre une assurance complémentaire à mes frais”

 

Vous êtes (vraiment) dépendants de votre visa

Si vous perdez votre travail, vous perdez votre visa, les membres de votre famille perdent leur visa. La dépendance au visa est souvent vécu comme une Epée de Damocles chez les Français à Singapour :

(Pour les DP, Dependant pass) “C’est humiliant de toujours se voir répondre qu’il faut que le titulaire de l’EP soit présent, même pour des démarches simples. Si mon conjoint comprends la situation, cela reste pénible. Et surtout ça fait mal de se faire rappeler à tout moment que dans “Dependant Pass” il y a surtout dependant”  

(Pour les DP toujours) “Les droits inexistants des conjoints : il faut toujours avoir l’aval de son conjoint pour faire la moindre démarche. Infantilisant et humiliant”

“Femme d’expat c’est une prison dorée” (cf. Pourquoi les femmes d’expat ne peuvent pas se plaindre

“J’ai décroché un poste mais les deux demandes de visa ont été refusées. Difficile de comprendre surtout qu’il n’y a pas de raison pour les refus. Mon employeur a essayé puis a finalement abandonné au second refus et pris un candidat local” 

“Suite à une restructuration j’ai perdu mon emploi. J’ai réussi à négocier avec mon patron le fait de garder mon visa (sans être payer) afin que mes enfants puissent au moins finir l’année scolaire au Lycée Français de Singapour” 

 

Ne pas se laisser faire

Ne pas croire aveuglément les on-dits et les rumeurs. Toujours il faut toujours vérifier (merci Internet) et demander conseil en cas de doute.

(Ne pas se brader) “J’ai accepté un salaire inférieur car mon employeur m’a fait miroité la faiblesse des taxes à Singapour pour me payer moins. Je me retrouve aujourd’hui coincé lors des nouvelles recherches car je demande un salaire beaucoup plus important que celui dont je dispose ce qui refroidit beaucoup d’employeurs potentiels” 

“Faire attention aux clauses des contrats de location d’appartements”

“Certains agents et propriétaires abusent du fait que les locataires soient étrangers pour leur louer des biens beaucoup plus chers” (pour éviter cela il y a le site de l’URA

 

Avoir le mal du pays

“Douce France, Cher pays de mon enfance” comme le chantait Charles Trenet. Vivre en France est fantastique et souvent les français préfèrent voir le verre à moitié-vide. Surtout les parisiens en fait ;)

Boulangerie à Paris - Maison Plisson

Mais au delà de la qualité de vie, de la nourriture, du style de vie (des critères très subjectifs) c’est surtout l’absence des proches qui est parfois sous-estimée.

“Je pensais avoir tout prévu : distribution d’iPad et cours de FaceTime pour la famille, organisation de voyages avec les proches, rotation quasi-militaire dans la chambre d’ami pour les vacances… Mais je n’ai jamais pu me faire à la distance, au décalage horaire et à l’absence physique de mes proches. J’ai craqué après les fêtes de fin d’année et je ne suis même pas resté un an à Singapour.”

“Je n’arrive pas à me faire à la cuisine en Asie, tout est “fried” (trop gras), ou “steam” (trop fade). Cela me coûte beaucoup plus cher pour manger et pour les courses. Mais surtout je me coupe d’une partie de mes collègues qui mangent presque toujours au food-court” 

 

Et en vrac

Et quelques petits trucs et astuces conseillés par les lecteurs :

  • Acheter une drybox avant que les champignons envahissent les objectifs d’appareil photo (Merci Christophe)
  • Epicé en France c’est différent de “Spicy” à Singapour
  • Sans téléphone il est compliqué de prendre le bus (NDLA: absolument!)
  • La qualité inférieure des fruits, légumes, viandes et poissons (en comparaison du niveau européen)
  • Deux mots : Endogamie Sociale
  • Les Visa-runs c’est vraiment le loto
  • Ne pas mettre les documents importants dans des pochettes plastiques (ils vont fusionner avec le plastique!!!)
  • Pour les hommes : faites un stock de chaussures habillées en France
  • Impossible de trouver un coiffeur pour cheveux européens
  • #YOLO (définition wikipedia)

 

Le mot de la fin

Encore une fois merci à tous d’avoir répondu et participé à cet article. J’espère qu’il vous sera utile :)

Ne soyez surtout pas refroidi par cet article, il n’est pas honteux avoir d’un plan B et il vaut mieux prévenir que guérir. Je finirai simplement par une phrase qui est revenue souvent dans les emails

On a quand même de la chance de vivre à Singapour !

CQFD =D

Gardens By the Bay à Singapour

*NDLA: selon les années, des Ecoles comme Henry Park (300 places) & Nanyang (390 places) sont impossible à avoir à moins d’être un ancien élève / employé de l’Ecole / avoir un frère ou une soeur déjà scolarisé dans l’établissements. Parfois les places se font au tirage au sort pour les Ecoles les plus recherchées. 

3 Commentaire

  1. Vraiment intéressant cet article ! En tout cas, cela va beaucoup m’aider vu que je m’installerai très bientôt à Singapour pour 2 ans dans le cadre de mon travail.

  2. re bonjour Louis

    encore une question ou peut être que qqn pourra y répondre
    concernant la couveture sociale du conjoint non marié qui me suivrait, si elle vient avec moi, cela signifie qu’elle n’a pas le droit au chomage et aussi qu’elle n’a pas le droit à aucune couverture sociale, sauf si je négocie le fait qu’elle soit prise en charge avec moi?
    merci

    • Salut Juju,
      Si tu viens vivre à Singapour, il n’y a ni chômage, ni assurance maladie. C’est à toi de négocier pour toi et éventuellement ton conjoint. Ou alors tu payes de ta poche pour une couverture médicale (par contre le “concept” du chômage n’existe pas à Singapour…)

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