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Weekend au Laos

Comparé à la Thaïlande ou au Vietnam, le Laos est un pays relativement moins touristique… Il faut aussi dire que sa compagnie aérienne, Lao Airlines, inspire tout sauf la confiance (cf capture d’écran ci-dessous).

Bon OK plus sérieusement, le Laos souffre d’un déficit d’image et de la comparaison avec ses voisins plus développés. La principale raison de venir au Laos, jusqu’à récemment, c’était pour faire des visa-runs (bon OK j’exagère un peu).

Le pays est un peu plus difficile d’accès que ses voisins : il y a un visa on arrival pour les français (une petite fiche à remplir, une photo à fournir et 30 USD et c’est bon) mais pour l’argent il vous faut des KIP (la monnaie locale) qu’on ne peut changer qu’au Laos.

Mais heureusement vous allez vite vous rendre compte qu’à peu près tout le monde est agent de change au Laos : guest houses, restaurants, bars, boutiques,… Pas besoin de chercher un bureau de change, il suffit de demander et de marchander un peu pour échanger vos USD  EUR / SGD / BHT contre des KIP (ou inversement quand vous partez du pays…).

 

Vientiane, la capitale

Autant la présence française au Vietnam / Cambodge est visible, autant au Laos elle est beaucoup plus discrète en dehors de quelques bâtiments et noms de rues. Il faut dire que le nouvel petit ami du Laos (la Chine) est très présent et, un peu à l’image d’un couple, le nouvel arrivant essaye par tous les moyens de se débarasser des souvenirs de l’ex (Je ne sais même pas ou je suis parti chercher cette comparaison un peu nulle).

Le côté cool de Vientiane c’est que vous pouvez déambuler dans les rues sans pour autant voir de malls gigantesques remplit des mêmes Mcdonalds, Starbucks, H&M,… Le Laos étant encore préservé (mais pour combien de temps ?) de ces enseignes.

 

Que faire à Vientiane ?

Soyons honnêtes, les différentes lieux à potentiels touristiques tel Pha That Luang (le temple sur tous les billets), Patuxai (l’Arc de Triomphe) ou encore le Musée National sont décevants. Le mieux reste de se promener dans les rues du centre ville, il y a plein de choses sympas à découvrir pourvu que vous ouvrez les yeux*.

Les board du Mekong, à l’instar de ceux de Phnom-Penh ne sont pas franchement attractifs, juste un night market (un marché pour touristes pour souvenirs et contrefaçons), une large promenade en béton (avec des cours d’aérobics gigantesques) et de très nombreux restaurants et bars qui proposent tous types de restaurations (mais qui ferment tôt : avant minuit).

Le mieux étant d’aller se poser pour l’apéro sur un rooftop bar et d’admirer le coucher du soleil puis aller dîner.

Le meilleur moyen de se déplacer dans la ville reste de marcher.  Pour les fainéants il y a toujours le tuk-tuk, à ce sujet, ceux-ci ont une liste de prix pour certaines destinations de la ville (Bars, lieux touristiques,…) avec des tarifs totalement délirants (genre 55,000 kip soit 7 USD pour l’aéroport). Ne payez JAMAIS les prix affichés et négociez (en ville jamais plus de 10,000 kip pour une course en tuk-tuk). 

 

Prendre le bus au Laos

Le plus simple c’est de passer par votre guest-house, du coup un mini-bus passe vous chercher pour vous emmener dans un bus plus grand. Attention c’est comme la SNCF, les horaires sont à titres indicatifs et il n’est pas rare d’avoir du retard (en général parce qu’il y a toujours des passagers en retard). A ce sujet mieux vaut prendre les bus du matin car le retard s’accumule au fil de la journée…

Le côté positif c’est que les horaires comportent déjà une marge d’erreur. Par exemple le trajet Vientiane – Vang Vieng ne prend que 3h30 (avec un arrêt de 10 minutes compris) mais est affiché avec 4 heures de route.

Question bonus : comment repérer des français dans un bus au Laos ? C’est les gens qui ne font que se plaindre des horaires, du confort spartiate du bus et qui insistent pour garder leur sac à dos Quechua gigantesque sur leur genoux pendant 4 heures plutôt que de le mettre en soute / sur le toit (ceci n’est pas une référence aux deux jeunes françaises à côté de moi dans le Vang-Vieng – Vientiane).

Ok c’est pas le confort de la Business Class Singapore Airlines mais honnêtement les bus au Laos ne sont pas pire (ou meilleurs) que leur homologues asiatiques.

 

Vang Vieng, la ville des backpackers

Imaginez une ville où tous les restaurants et les guest houses sont des clônes pour les backpackers en mal de banana pancakes… Voilà à peu près la vision d’horreur que propose Vang Vieng. Mais le côté cool c’est que vous pouvez devenir meilleur ami avec à peu près n’importe qui autour d’une (ou plusieurs) lao beer (la bière et fierté nationale du pays).

Autant les paysages alentours sont sympas (et notamment les abords de la Nam Song River) autant l’invasion de backpackers a totalement transformé la ville qui a basé toute son économie sur ces caucasiens trimballant leur bonne humeur (et souvent leur mauvaises habitudes il faut quand même admettre) en Asie.

A Vang Vieng, toutes les activités sont centrées autour de l’alcool (bar, tubing et même kayaking), des expériences locales (paintball, randonnées en scooter, en quad…

Il y a quand même des vélos) et la descente de la Nam Song River est l’exemple parfait du choc des cultures avec les quelques bars où s’échouent des dizaines de jeunes bourrés en train de fumer de la weed et où la musique est bien trop forte pour s’entendre parler.

 

Paradis ou enfer des backpackers ?

Vous me direz c’est partout pareil en Asie du Sud-Est et pas qu’au Laos… Pas vraiment car si il y a des touristes en Thaïlande mais ils sont relativement variés : famille, couples, enfants, retraités, riches, moins riches,… Alors qu’à Vang Vieng c’est 95% de backpackers. 

Le problème ne vient donc pas des backpackers mais plutôt qu’il n’y a quasiment que ça à Vang Vieng et que la ville est devenue un spring break permanent (même si apparemment c’était pire avant).

Et les backpackers sont les premières victimes de ce changement. Les habitants cherchant par tous les moyens à tirer profit de ces visiteurs : droits d’entrées dans les caves, prix spécial touristes, magic menu dans les bars,… Il faut quasiment négocier partout (sauf peut-être dans les restaurants).

La plupart d’entre eux ont des bugets limités et n’ont pas les moyens des charters de touristes que vous voyez en Thaïlande alors même que les prix au Laos sont relativement plus élevés.

Maintenant vous savez : il n’y a plus rien de local ou traditionnel à Vang Vieng, juste un aligement de commerces copier / coller qui pourraient se trouver n’importe où en Asie du Sud-Est.

 

Mais tu faisais quoi au Laos alors ?

Je suis venu pour faire de l’escalade (mais ça vous vous en doutiez). Vang Vieng propose de nombreuses voies qui ont l’avantage de ne pas être encombrée mais surtout qui sont relativement neuves (les rochers sont loin d’être poli). Un bonheur de pouvoir tester des routes qui n’ont pas été empruntées des milliers de fois même si la difficulté n’est pas franchement au rendez-vous (bien pour les débutants).

Le Laos n’est clairement pas la première destination que je recommanderai pour un weekend. Le pays peut-être sympa si vous avez du temps et que vous êtes prêt à faire des heures de bus pour sortir des sentiers battus (ça ressemble beaucoup à la description d’un backpacker ce que je viens d’écrire) mais sachez que le pays est déjà très largement parcouru par de nombreux voyageurs.

Certes des villes comme Luang Prabang sont un peu plus authentiques (et encore) mais il faut se donner la peine de sortir des sentiers battus et parcourir les alentours pour vraiment commencer à apprécier le Laos.

D’ailleurs je me demande pourquoi il y a autant de backpackers au Laos… Si quelqu’un a un début de réponse, qu’il n’hésite pas à en faire part dans les commentaires. 

 

Les bonnes addresses : 

 

 *A ce sujet, le Google Maps de Vientiane est totalement faux et archi-faux, donc lorsque vous cherchez des adresses ça ne sert à quasiment rien si ce n’est vous faire perdre du temps… 

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