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Weekend à Phnom Penh (Cambodge)

– Moi: ça roule mal, c’est toujours comme ça ?
– Mon oncle: Non, aujourd’hui ça va, tout le monde roule dans le même sens
– Moi: …
 

La Perle de l’Asie

A peine débarqué à Phnom Penh que ma famille me mettait déjà dans l’ambiance de la Capitale du Cambodge. Evidemment avant même les retrouvailles, les gentils douaniers m’avaient déjà donné un avant-goût du weekend en me harcelant de questions au sujet de mon passeport et de son visa magique (Tu parles Khmer ? Première fois au Cambodge ? C’est ton père ou ta mère qui t’as permis d’avoir le visa ? T’as encore de la famille à Phnom Penh ?).

A la sortie de la douane, j’ai eu un peu de mal à reconnaître ma famille, mais heureusement j’avais ma cousine d’Amsterdam, qui était là depuis quelques jours, et qui battait frénétiquement des bras pour m’indiquer sa présence dans le hall d’arrivée (Merci Mary).

(Re)trouvailles rapide et direction le 4×4 Lexus que mon oncle a emprunté à un autre oncle qui est un a réussit un peu plus (c’est à dire qu’il fait gagne beaucoup d’argent, le concept de réussite au Cambodge étant intimement lié à la somme que vous ramassez chaque mois).

Bref ça roulait relativement bien selon eux, relativement mal selon moi (mais c’est toujours mieux que Jakarta). A noter qu’après seulement une semaine de présence, ma cousine s’était déjà rangé de leur côté concernant l’avis sur la circulation dans la capitale du Cambodge (il me faudra moins de 24 heures pour comprendre qu’en fait, ils avaient raison).

 

Banlieue 13

Une partie de ma famille loge dans le quartier des chiffonniers, qui est un des endroits les plus pauvres de la ville et pas franchement le plus touristiques.

Atmosphère bizarre puisque 95% des maisons sont des taudis et que les 5% restants sont des grandes et superbes maisons construites (et surtout entourées de grilles, barbelés, chiens méchants en cage et caméras) et souvent financées avec l’argent de la famille qui s’est installée (comprendre échappée) dans un pays développé afin de mener une vie meilleure (ou alors au moins essayer de le faire croire à ceux qui sont restés au pays).

Une autre partie à deux pas du Central Market dans un immeuble qui aurait pu servir de décor à Banlieue 13 et où l’on s’entasse à beaucoup dans 3 petites pièces mal aérées (mais il y a Internet au centre-ville). Premier repas et, ô joie, ma famille a préparé un… Steamed Chicken rice ! Je crois que l’univers veut me faire passer un message, il doit y avoir une conspiration en vue de me faire craquer*.

 

Phnom Penh 2012

Etant donné que je suis Français et que je vis à Singapour, il est évident dans leur esprit que je suis en sucre**, donc ils ont prévu une sortie typiquement Cambodgienne : le nouveau mall en centre-ville. Après de rapides négociations, on prend un tuk-tuk pour aller à Tuol Seng, musée dont mon cousin cambodgien avait vaguement entendu parlé mais qu’il n’avait jamais visité (si vous pensiez que les cours d’histoire sont facultatifs…).

J’ai déjà venu au camp S-21 quand j’avais 9 ans, rien n’a changé que ce soit dans le musée en lui-même ou dans mon esprit. Même enfant je réalisais déjà les horreurs qui s’était déroulé dans ce lieu et un retour à Tuol Seng m’a juste permis d’en apprendre un plus sur les victimes, les bourreaux et le système mis en place sous Pol-Pot.

Après la visite, direction le central market. Celui-ci a été nettoyé de ses mendiants (c’est à dire qu’on les a déplacés ailleurs, de façon peu diplomatique j’imagine) et a été rénové grâce à des fonds français. C’est beaucoup plus propre qu’avant et les allées sont plus praticables qu’à Banh Tanh Market à Saïgon.

Ensuite je cède et on va effectivement au mall à côté du Central Market. J’emmène tout le monde chez Swensens pour manger des glaces hors de prix compte-tenu du salaire moyen au Cambodge (mais ridicule quand tu sais le prix qu’il te facture à Singapour pour le même truc).

 

Si, si, la famille

Ensuite c’est tournée pour visiter les cousins, cousines, oncles et tantes dans la ville. Magie de l’Internet oblige, ils me connaissent tous car depuis près de 10 ans ma mère envoie toutes nos photos à notre famille dans le monde entier à peu près 24 heures après les clichés (plus fort que Facebook et Instagram réunis : ma mère, si vous en doutiez encore, le côté asiatique chez moi, c’est le côté maternel). A noter que depuis 10 ans elle utilise également la même résolution pour les photos (la joie du 800*600 sur un écran 20″).

Le lendemain c’est réveil très tôt, soupe de nouille au petit-déj et on monte dans un tuk-utk pour aller faire la visite au Royal Palace, un palais dans la lignée de celui de Bangkok, mais en plus petit. Point de passage obligé pour les touristes.

Ensuite direction le très célèbre FCC (Foreign Correspondent’s Club) pour un café, l’endroit est vide, il fait beau, on choisit donc d’ignorer le National Museum of Cambodia pour se reposer et se concentrer sur nos discussions (Amsterdam – Singapour c’est un peu loin donc pas mal de choses à rattraper).

Massage dans une petite échoppe (Mesh Salon) et puis un déjeuner à Lemon Grass restaurant. Finalement on rentre à la maison pour faire la sieste (rythme de vie très Cambodgien  je vous le concède). Réveil en fin d’après-midi, bavardages avec la famille puis on décide d’aller au centre-ville avec ma cousine pour la dernière soirée (mon vol est à 8h00 le lendemain matin).

 

Phnom Penh by night

Donc sortie nocturne (après le coucher du soleil, c’est à dire sept heure du soir) avec ma cousine, ma famille ne sort jamais du coup ils étaient super inquiets qu’on aille dîner au centre-ville et boire des bières, un concept relativement inconnu chez eux (du coup ils nous ont passé 8 coups de fils durant la soirée pour savoir si tout aller bien).

Phnom Penh propose quelques lieux de sorties nocturnes, étant donné qu’on manque cruellement d’imagination, nous sommes allés du côté de la rivière (pas vers street 104, je vous vois venir). Bref Samedi soir à Phnom Penh…

C’est pas le lieu le plus animé du monde. Un repas sympa pris chez Beirut Resto-Cafe (cuisine libanaise), un saut au night market (qui n’a aucun intérêt) et ensuite c’est direction les bars. On a finalement choisit de se poser au premier étage sur le balcon du Meking River (bar qui fait l’angle).

Les jugs de bières à 3$ (oui vous avez bien lu, du coup j’ai amorti mon billet d’avion en une soirée) nous tiennent compagnie jusqu’à minuit, heure à laquelle nous décidons de rentrer. Le chemin du retour est assez bizarre (surtout que nous ne ne logeons pas dans une zone touristique), pas mal de quartiers sont quasiment plongés dans le noir total et les rues ne sont franchement pas encombrées. Pas le trajet le plus rassurant que j’ai eu à faire***.

Levé très tôt le lendemain matin, pas de petit déjeuner mais on se dit à bientôt avec la famille, direction l’aéroport pour prendre le vol Tiger Airways du matin. L’aéroport de Phnom Penh est relativement petit, moderne et rapide (5 minutes pour contrôle passeport, rayons X et arrivée à la porte d’embarquement), mais attention c’est un piège à touristes, les prix sont totalement délirants que ce soit pour le duty-free, le café ou les restaurants. Vous êtes prévenu.

 

1992-2012 même combat

20 ans sans mettre les pieds au Cambodge, à part le coup de peinture sur le Central Market et le remplacement des Land Rover par des SUV Lexus peu de choses ont changé à Phnom Penh. Seul réel progrès : l’électricité est enfin stable et Internet est arrivé en même temps que des malls dont les prix sont hors de portée de 90% de la population de la ville.

Sinon toujours pas de transports en commun, tout se paye toujours en USD ce qui a pour effet de faire exploser le coût de la vie (et des items pas chers). 2 USD pas ci, 3 USD par là,  Si vous ne faîtes pas attention vous allez avoir une mauvaise surprise à la fin du weekend.

Le tourisme se développe très bien, l’urbanisme est totalement anarchique (et à chaque fois que tu passes devant une ville coloniale tu as envie de tout quitter pour la rénover, ou pas****).

Au final un weekend très sympa dans une ville pas (encore) trop touristique et qui change vraiment de l’ambiance aseptisé de Singapour. Phnom Penh ce n’est pas la destination à laquelle on pense en premier pour un weekend mais cela reste une option intéressante notamment pour les budgets un peu serré ou si vous avez envie de vous faire plaisir à moindre frais.

 

Bonnes adresses

 

Plus d’informations

 

* J’adore le chicken-rice, j’en mange 3 fois par semaine.

** Intéressant de constater le fossé qu’il y a entre l’image qu’ils ont des occidentaux (et de leur mode de vie) et la réalité (celle de ma cousine et la mienne).

*** Niveau sécurité, rien de particulier à signaler, il suffit de respecter les règles de bases et tout se passe bien. Phnom Penh ne m’a paru plus dangereux que Saïgon, Bangkok, Phuket…

**** Mouais, pas tant que ça en fait, si ça vous tente d’être le Jim Thomson de Phnom Penh pourquoi pas, mais beaucoup s’y sont cassés les dents.

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