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Le succès à Singapour : à la recherche de l’argent

L’argent comme mesure du succès

Au 31 Décembre 2017, il y avait 5,339 Porsche immatriculées à Singapour, soit presque 1% des voitures de la ville. Dans la Cité-Etat, il n’y a que les touristes pour s’étonner de la présence d’autant de véhicules de luxe.

Outre le fait que Singapour est une des villes les plus sûres du monde, il faut aussi souligner que les signes extérieurs de richesse ne sont pas mal perçus ici. Bien au contraire.

En Asie en général, et à Singapour en particulier, argent et réussite sont souvent liés.

Avoir de l’argent et le montrer, de façon parfois peu discrète, est une marque de réussite à Singapour.

Cette image bling-bling est renforcée par le fait que les visiteurs de la Cité-Etat passent plus de temps à faire du shopping sur Orchard et visiter Sentosa qu’aller dans les HDB du Nord de l’île.

Demandez donc au spectateur lambda l’image qu’il a de Singapour après la rencontre Kim-Trump. Certainement celle d’une ville très riche, très propre et très sûre.

 

Une mesure unique du succès

L’argent est un nombreux facteurs qui permettent de mesurer la réussite dans le monde. Or à Singapour, c’est devenu “LA” mesure de référence. Reléguant les autres critères au second plan.

Si la France est à un extrême de la perception de l’argent. Où les riches sont relativement mal vus et les signes extérieurs de richesse bannis. Alors Singapour est à l’autre extrême. En faisant de la richesse matéririelle la principale mesure du succès.

 

Un succès facile à comparer

Si la richesse matérielle est une mesure du succès si populaire à Singapour, c’est aussi et surtout qu’elle permet des comparaisons simples.

L’argent est une mesure facile : il est aisément quantifiable. 

La plupart des objets qui nous entourent ont un prix. Faîtes la somme de vos comptes et autres possessions et vous aurez votre niveau de “succès”.

Ensuite il suffit de voir “qui à la plus grosse” (somme d’argent) pour savoir qui a le plus de succès. Rapide, simple, efficace.

Avoir un seul critère permet une simplification extrême et une comparaison aisée. Mais n’est pas sans effets de bord.

 

Les effets pervers

Si avoir de l’argent est potentiellement une marque de réussite. Qu’en est-il de la pauvreté ?

L’argent est devenu une marque de réussite si importante à Singapour que son absence est également devenu un stigma

C’est à dire que certains habitants de la ville, pas tous heureusement, pensent que ne pas être riche, c’est ne pas avoir de succès.

Pire, l’argent est devenu le premier facteur de discrimination dans la Cité-Etat. Et ce avant la couleur de votre peau, votre religion ou votre passeport.

Or ce n’est absolument pas le cas ! Ce n’est pas parce que pas vous n’avez pas d’argent (ou en tout cas pas des millions), que votre vie est une échec. Loin de là.

 

Un succès contagieux

Cette situation n’est pas propre aux Singapouriens mais touchent tous les habitants de l’île. Les étrangers, Français y compris, ne sont pas immunisés à ce phénomène.

Alors qu’en métropole l’argent reste un sujet relativement tabou, dans la Cité-Etat nos compatriotes sont beaucoup plus bavards lorsqu’il s’agit d’en parler.

Encore une fois, il n’y a rien de mal à parler de richesse ou d’argent ! Ce qui pose souci c’est la place disproportionnée que ces sujets occupent dans la Cité-Etat.

 

Une situation amenée à évoluer ?

En France le rapport des Français à l’argent n’a pas, ou peu, évolué ces dernières années. Et ce au point que des termes comme “nouveaux riches” sont rentrés dans le vocabulaire.

A Singapour il semble qu’il y ait une prise de conscience en ce moment.

Du Gouvernement aux habitants en passant par les Institutions, il commence à y avoir une libération de la parole sur l’omniprésence de l’argent.

Non pas pour mettre l’argent au banc des accusés. Mais plutôt pour reconnaître son importance, tout en soulignant qu’il n’est qu’une des nombreuses facettes d’une vie réussie. Et qu’un succès peut se mesurer en dollars, mais pas uniquement.

L’argent ne fait pas le bonheur, mais il y contribue.

Ce proverbe français est sans doute la meilleure description de la situation actuelle dans la Cité-Etat. A méditer.

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