A moins de vivre sur une autre planète, si vous vivez à Singapour, vous avez du voir et revoir les images, lire les articles et être innondés de commentaires (via les réseaux sociaux notamment) sur les émeutes qui ont eu lieu dimanche soir à Little India (dans le centre-ville de Singapour).
Je ne vais pas revenir sur les causes des émeutes, l’ami Martin a fait un excellent article dessus que je vous invite à lire : Singapore and Little India Riot: When demographics knock on the door again.
Un évènement exceptionnel
Pour une ville comme Singapour cet évènement est exceptionnel :
- Par sa nature : des émeutes à Singapour, du jamais vu depuis 1969.
- Par sa location : à Little India, un quartier touristique au centre de Singapour, à seulement une station de métro de Dhoby Ghaut et de l’Istana, le palais présidentiel.
- Par sa violence : policiers bléssés, voitures de police retournées mais aussi ambulance incendiée et jets de pierres sur les secouristes (Bretigny-sur-Orge, Little India, même combat).
Même si comme Martin le souligne, la situation à Little India est propice à ce type d’accident, personne ne pensait que la situation dégénerait à ce point.
Nous sommes à Singapour, une des villes les plus surveillées du monde et avec un arsenal législatif qui prévoit des peines très lourdes, peu importe le type de délits.
Des conséquences extra-ordinaires
Là encore, à l’instar de l’accident de Ferrari, il est fort probable qu’un torrent de haine anti-étrangers (et pas uniquement envers les habitants du sous-continent Indien) se déverse encore pendant plusieurs jours. Cela va encore ajouter du kérosène sur le feu anti-immigration (autant parler de kérosène plutôt que d’huile dans ce cas là).
Mais surtout compte-tenu de la gravité des faits, il est possible que le gouvernement décide de prendre des mesures drastiques et profite de l’émotion suscitée par ces émeutes pour passer des nouvelles lois (cf. La Stratégie du Choc de Naomi Klein)
Peu importe que cela soit un couvre feu pour les étrangers, l’interdiction de la vente d’alcool, une restriction des visas de travail ou un alourdissement des peines, il est évident que pour une question d’images vis-à-vis de sa population mais aussi et surtout sur la scène internationale le gouvernement va prendre des mesures extra-ordinaires.
La fin d’une époque ?
Au délà des conséquences désastreuses pour l’image (la Sécurité étant un des avantages compétitifs de Singapour), ces émeutes renforcent encore le ressentiment envers les étrangers.
Cela participe au climat général de défiance vis-à-vis des immigrés mais surtout, au vu des commentaires sur les réseaux sociaux, remet en cause l’harmonie raciale que le pays avait mis près de 40 ans à constuire.