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Les principaux visas de travail à Singapour

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Les principaux visas de travail à Singapour

Préambule : gardez à l’esprit que la législation vis-à-vis de l’immigration a tendance à évoluer très vite en ce moment et que ce qui est en place actuellement ne le sera peut-être plus dans 6 mois (suppression de l’EPEC, relèvement des seuils des EP,…).

De surcroît des évènements ponctuels (Notamment les élections) peuvent rendre l’obtention des EP beaucoup plus compliquée que prévu et que le rejet d’un EP (ou même d’un PR ou d’une demande de citoyenneté) est, dans la majorité des cas, non motivé (donc c’est non, mais on ne sait pas pourquoi).

Sachez également que votre visa de travail est lié à votre employeur. Si vous quittez votre entreprise vous perdez votre visa de travail (peu importe que cela soit un départ volontaire ou non). Si vous changez d’entreprise, votre nouvelle compagnie doit refaire toutes les démarches de visa (avec toujours un risque, même minime, que votre nouvel EP soit rejeté).

Passons donc en revue les différents visas de travail, leurs avantages, leur inconvénients et surtout leur conditions d’obtention, leur durée… Bref les principales choses à savoir quand on envisage de venir travailler à Singapour.

 

L’employment Pass (EP)

L’EP est le plus commun des visas de travail pour les français. Les conditions d’obtentions sont assez simples, il faut juste posséder ce que le gouvernement appelle des “Acceptable qualifications” ou une expérience significative (dans le cas de l’EP-Q1), du coup c’est assez flou et cela permet de refuser plus ou moins facilement les EP sans raison valable (même si la plupart du temps ça passe facilement).

En dehors de ça les critères sont financiers. Il faut avoir un salaire mensuel (hors bonus) supérieur à 3000$ pour un EP Q1, 4500$ pour un EP-P2 et plus de 8000$ pour une EP-P1.

Pas de différence flagrante entre le P1 et le P2 qui permettent de faire des Dependant Pass (DP) pour les conjoints mariés et pour les enfants de moins de 21 ans. Vous pouvez même faire venir vos parents, vos beaux-parents, vos enfants de plus de 21 ans… liste complète disponible sur le site du Ministry of Manpower) sur un Long Term Visit Pass (LTVP).

En revanche pour l’EP-Q1 vous ne pouvez faire que des DP et pas de LTVP, donc impossible de faire venir belle-maman pour qu’elle vienne habiter avec vous (Vraiment pas de chance ! Quel dommage, belle-maman avait déjà tout préparé mais on ne plaisante pas avec les lois à Singapour, avouez que ça vous arrange cette intransigeance).

A noter que si vous perdez votre EP, tous les gens qui ‘dépendent’ de votre EP (que se soit DP ou LTVP) perdent de facto leur visa et tout le monde retourne sur un visa de tourisme.

Vous avez intérêt à retrouver un travail rapidement sinon ça va être retour à la case départ sans toucher 20,000$ (et là tu regrettes de ne pas avoir lu ton contrat de travail local quand ton employeur t’as vanté les mérites du contrat local ++ quand il a supprimé ton contrat français…)

 

Le S-Pass

Pareil que l’EP mais en moins strict sur les qualifications et l’expérience. Il faut avoir un salaire d’au moins 2000$ par mois. Vous n’avez pas le droit de faire de DP à moins que vous gagnez 2800$ par mois.

Le principal désavantage du S-Pass c’est que vous êtes soumis à des quotas (qui dépendent de beaucoup de critères et qui évoluent tout le temps). Une entreprise ne peut donc pas embaucher librement des étrangers en S-Pass (les EP ne sont pas soumis aux quotas).

De surcroît vous devez avoir une assurance médicale sinon pas de S-Pass (on se prémunit ici contre les factures médicales impayées en cas d’accident), la majorité du temps celle-ci est fournie par l’employeur (c’est plus simple pour tout le monde).

Ainsi vous pouvez rencontrer des commerciaux qui sont sur S-Pass mais qui gagnent plus de 15,000$ par mois grâce aux commissions et qui attendent le renouvellement de leur permis de travail pour passer sur un EP (car avec un S-Pass vous n’avez pas le droit de demander un PEP).

Vous pensez que seules les PME ont recours au S-Pass pour leurs commerciaux ? Absolument pas, même les très grandes entreprises le font car cela permet de mettre la pression en continue sur les petits commerciaux et de s’en débarrasser très facilement (allez hop les RH annulent ton S-Pass en douce et on te demande de faire ton carton  et après il ne te reste que tes yeux pour pleurer… Ou alors pour rebondir en Malaisie, ceci n’est pas une situation vécue par un lecteur, pas du tout).

 

Le Working Permit (WP)

C’est pour les maids, les ouvriers de chantiers et les emplois peu qualifiés. Bon honnêtement même si vous voulez venir travailler en tant qu’esclave à Singapour vous ne décrocherez jamais ce type de visa car il est traditionnellement réservé aux travailleurs de certains pays.

Sans compter que vous êtes complètement à la merci de votre employeur. Inutile d’approfondir (si tu veux quand même tenter le diable, tu peux lire la section dédiée sur le site du Ministry of Manpower).

 

Le Working Holiday Pass (WHP)

Ou Permis Vacances Travail (PVT). Il est normalement utile pour les jeunes qui souhaitent se forger une expérience à l’étranger sur un court de laps de temps. En réalité à Singapour il est de plus en plus souvent un visa précaire pour entreprises françaises qui ne souhaitent pas faire les démarches de visas pour les jeunes. Au lieu de demander un Training Pass (TP), l’entreprise va vous demander de faire toutes les démarches pour le WHP.

Plus de problèmes de quotas, de salaire minimum, d’assurance maladie à payer, ou de prise en charge du conjoint (sur un WHP vous ne pouvez faire venir personne). Tout les démarches sont à faire par le jeune (certaines entreprises ne payent même pas le coût du visa, 120$).

A l’instar de ce qui se passe en France avec les stagiaires, les entreprises françaises reproduisent les mêmes choses qu’en métropole pour avoir de la main d’oeuvre à bas coût sans se taper les formalités des visas de surcroît. Vu l’abus qu’en font certaines boîtes françaises, je ne serai pas étonné que les autorités de l’île commencent à s’intéresser aux WHP et durcissent les conditions d’attributions.

Toutes les entreprises françaises ne sont pas comme ça. Une grande partie se comporte très bien avec ses employées et tout se passe bien.

En revanche, quand dans une même boîte internationale on demande aux nouveaux stagiaires de prendre en charge les 120$ du WHP et qu’on verse un housing allowance mensuel à 5 chiffres pour le nouveau CFO, on est en droit de se poser des questions sur la politique de l’entreprise. Il n’y a pas de petites économies (mais mieux vaut les faire sur les stagiaires plutôt que sur les machines Nespresso du bureau).

Le WHP est un dispositif très intéressant et c’est vraiment le sésame pour mettre un pied à Singapour quand on est jeune et qu’on vient chercher un travail pour se faire une idée sur la vie à Singapour sans pour autant s’engager sur le long terme*. En étant en stage à Singapour, en général il faut s’attendre à ne pas gagner d’argent, voir à en perdre compte-tenu du coût de la vie.

 

Le Personalised Employment Pass (PEP)

La Rolls des permis de travail, facile à obtenir pour les gens qui ont déjà travaillé à Singapour ou qui bénéficiaient d’un salaire confortable à l’étranger. A la différence des autres permis de travail celui-ci est lié à vous, c’est à dire que vous pouvez quitter une entreprise pour une autre sans perdre / refaire votre visa. Le PEP dure 5 ans et est non-renouvelable.

Pour plus d’informations sur le sujet, n’hésitez pas à consulter le site du Ministère du travail à Singapour.

 

*En fait ceci est un appel aux lecteurs, je cherche quelqu’un pour écrire un article sur les démarches pour obtenir le WHP à l’instar de ce que j’ai écrit sur l’EPEC. En effet je reçois de nombreuses questions sur le dispositif PVT (Permis Visa Travail, l’autre nom du WHP) mais je n’ai personne dans mon entourage qui ait fait un WHP (et donc je préfère ne pas écrire sur les démarches d’obtention du WHP).

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