L’arrivée massive de Français à Singapour ne passe pas inaperçu :
“15,000 Français à Singapour, l’équivalent de la ville de Tulle. C’est dire que vous êtes important” -François H. (Futur retraité de la fonction publique)
Parmi les nouveaux arrivants, de nombreuses personnes m’envoient des emails pour les locations de belles maisons (Budget >10,000$ par mois). Car il y a peu d’infos sur le sujet sur le blog qui “parle plus des HDB que des Black & White (houses)” sic.
Il faut dire que les millionaires représentent près de 15% de foyers de l’île* dont un certains nombre de français. Du coup je me rattrape et je vous propose un article sur la location de belles maisons à Singapour.
Quels types de maisons ou villas ?
Bungalows, Good Class Bungalows (GCB), semi-detached, terrace, corner, Shophouses, Conservation Houses,… Beaucoup de termes pour des maisons différentes mais je ne vous ferait pas un inventaire à la Prevert (celui-ci est disponible sur le site du gouvernement, environ 20 types de maisons différentes).
Les biens les plus recherchés sont les GCB, les conservation houses et les shophouses pour des raisons différentes :
- Les GCB (terrain de plus de 1,400m2) sont très populaire auprès des riches asiatiques qui apprécient les grandes propriétés (et de pouvoir garer leurs nombreuses voitures).
- Les Black & White houses (les fameuses maisons coloniales peintes en noir et blanc) sont très recherchés par les riches Européens.
- Les shophouses ont l’avantage d’être très bien situées et d’offrir un pied à terre au coeur de la ville tout en bénéficiant des avantages d’une maison. Le charme en plus.
Dans tous les cas, il vous faudra mettre la main au porte-feuille. La rareté de ces biens fait flamber les prix. Et surtout en sus du loyer il faut prévoir des frais de maintenance très important (minimum 20% du loyer) pour les shophouses et les Black & White houses.
De surcroît il y a de nombreuses règles imposées par les autorités de l’île. Et il est impossible de faire ce que vous voulez dans les conservation houses (d’où leur nom).
Quel est le prix des maisons à Singapour ?
Comme pour les HDB et les condos, il est également possible de connaître les prix de toutes les maisons de l’île. Il vous suffit de vous rendre sur le site de l’URA et de sélectionner une rue pour voir toutes les transactions (ventes et locations) qui ont eu lieu (Bonus : vous pouvez télécharger le fichier au format Excel).
Par exemple, vous pouvez regarder les loyers des maisons louées sur Nassim Road (une des rues les plus chères de Singapour) sur les deux dernières années :
Nassim Road est représentative du marché des maisons de luxe : très peu de transactions (7 seulement en 2016) et les marges de manoeuvres (négociations, contrats…) sont très restreintes car les propriétaires sont en position de force, et le savent.
C’est un des aspects du marché du luxe, et cela n’est pas propre à Singapour. Certains type de maisons et/ou certaines rues (comme Ardmore Park) échappent au marasme ambiant du marché.
D’autres rues sont encore plus “chères” que Nassim Road (ou exclusive, cela dépend du point de vue). Mais je les ai exclues tout simplement parce qu’il n’y a pas (ou peu) de transactions (Tyersall Avenue, Ridley Park,…) ou que celles-ci sont réellement hors normes**.
Comment louer une maison ?
Vous pouvez soit passer par le parc privé (la majorité des offres) soit via les enchères faîtes par la Singapore Land Authority (ou un de ses mandataires dans certains cas, comme pour les maisons de Chip Bee gardens).
Je ne m’attarderai pas sur le parc privé car les transactions sont semblables à celles des appartements (condos ou HDB), donc n’hésitez pas à lire les articles sur le sujet.
Il faut garder à l’esprit que même si les prix des locations baissent depuis 3 ans à Singapour, le marché des maisons de luxes (et pas des condos de luxe) échappe à cette baisse.
Les enchères, une fausse bonne idée ?
Sauf exceptions, les maisons proposées via le système d’enchères sont moins intéressantes que via le parc privé. En effet le propriétaire (l’Etat) impose des règles plus drastiques et ne garantit pas toujours la reconduction des contrats à la fin de la location (nouveau round d’enchères).
Vous aurez également peu de recours en cas de litige ou si le gouvernement change les règles du jour au lendemain (ce qui est déjà arrivé de nombreuses fois).
Aussi bizarre que cela puisse paraître dans une ville comme Singapour, de nombreuses maisons ainsi gérées par les autorités sont actuellement vides. Les locataires sont intimidés (ce qui est compréhensible) et préfèrent payer plus dans le parc privé.
Je ferai un autre article sur le sujet car le système est relativement complexe. Il y a des bonnes affaires mais elles sont rares et surtout il vous faudra faire preuve de beaucoup de patience (idéal pour les gens qui ont déjà un contrat de location flexible et peuvent attendre et/ou déménager à tout moment).
La vie en maison à Singapour
Que du bonheur ! De l’avis des français qui vivent en maison à Singapour cela est fantastique. Alors certes il faut s’occuper d’une multitude de petites choses (pest controls, entretien de la piscine, humidité partout,…) mais au final cela compte peu par rapport au luxe d’avoir de l’espace dans une ville comme Singapour.
Sans compter le bonheur de vivre dans des demeures anciennes, riches en histoires et anecdotes à partager. Au final si vous avez le choix entre un condo et une maison, n’hésitez pas à franchir le Rubicon. Certes cela sera plus de travail (et de petits tracas) mais quel bonheur !
*Millionaires en termes d’Assets Under Management (AUM), source : Boston Consulting Group – Global Wealth 2016.
**Acheter la maison du voisin pour en faire un parking afin que votre famille puisse se garer tranquillement lors du Nouvel an chinois. C’est vrai que c’est pratique mais c’est un peu la honte quand tu viens en Toyota.