[Edit] Suite aux très nombreuses réactions suscitées par l’article. Je tiens à préciser que je ne suis pas ‘pour’ ou ‘contre’ la prostitution. Simplement, même si celle-ci est légale à Singapour, elle n’est pas sans risques car cela reste quelque chose de très particulier.
Evidemment l’affaire abordée est grave et le but n’est pas de pointer du doigt des comportements mais plutôt d’avertir des conséquences de certains actes qui sont en général méconnues. Je ne pense pas que le français mentionné dans l’article s’attendait à voir un tel accueil médiatique (sans compter les détails) lorsqu’il a porté plainte.
La prostitution est un sujet à débat, à Singapour comme ailleurs. Encore une fois: pas de parti pris mais je pense qu’il est important d’informer sur certaines facettes peu connues de la Cité-Etat.
Comme vous le savez déjà, la prostitution est légale à Singapour. Etant donné que cela est un business, il répond donc à des règles précises pour les professionels qui exercent ce métier (visites médicales obligatoires notamment).
Donc si vous allez voir des putes (pardon des femmes de petite vertu) et que vous avez un problème (prix, prestations, violences,…), vous pouvez faire appel aux autorités de l’île pour vous plaindre.
Par contre, le contre-coup, c’est qu’en règle générale toutes les affaires en justice qui ont un lien avec la prostitution se terminent inévitablement dans les journaux, de préférence en première page.
Donc en passant devant un kiosque à journaux la semaine dernière, quelle ne fût pas ma surprise de voir un français à la une de The New Paper du 3 septembre 2013.
Sexe, violence et ressortissant français
C’est donc un de nos compatriotes français qui a eu les honneurs de la presse Singapourienne la semaine dernière.
En effet, suite à un malentendu sur certains prestations particulières d’une jeune fille de 20 ans (à savoir l’autorisation de passer par la porte de derrière), le ton est monté (à priori la commande faisait explicitement état de l’utilisation cet accès dans le tarif de 350$) et les différentes parties en sont venues à se battre.
Bilan : la jeune fille (accompagnée de quelques personnes) a donc violemment battu le client de 53 ans. Le résultat (photo disponible sur Stomp, attention c’est très violent) n’est vraiment pas beau à voir (machoire cassée,…).
Le français, habitant au 44ème étage d’une tour sur Marina Bay, a donc porté plainte. Par contre il a eu droit à son nom, prénom, job, adresse, photo dans tous les médias de Singapour suite à cette affaire.
La prostitution est certes légale mais…
Même si la prostitution est légale à Singapour, ce n’est donc pas sans risques (comme partout ailleurs).
Je ne serai pas étonné qu’il y ait de très nombreux problème (vols, violences,…) envers les clients mais que tout le monde se taise par peur de voir son nom dans la presse (ce qui est compréhensible).
Le prix à payer
Les autorités de l’ile adorent faire des exemples avec les clients des prostituées (cf. l’article Sexe à 16 ans, Prostitution à 18 ans, films à 21 ans) donc même en cas d’incident mineur vous risquez de vous retrouver à la une des journaux.
Pour quelques heures de plaisir, êtes vous prêt à prendre le risque que tout le monde apprenne ce que vous faîtes ? Comme par exemple qu’à 53 ans vous commandez des jeunes filles de 20 ans avec pour objectif de leur casser le cul ?
La politique de l’exemple
Mais surtout si le client n’était pas étranger (et de surcroît causasien), les médias n’en n’auraient (peut-être) jamais parlé. Singapour cherche à faire des exemples avec les étrangers afin de dissuader les clients des prostitués de venir dans la Cité-Etat pour des relations tarifées.
Elle ne souhaite pas devenir une destination touristique connue pour le sexe comme peut-être la Thaïlande (et à un degré moindre Bali, Les Philippines et le Cambodge). Il y a donc fort à parier que la prochain incident lié à la prostitution impliquant un étranger sera à la une des journaux.
Le gouvernement souhaite garder la prostitution sous contrôle (Geylang, Orchard Towers,…) et n’hésitera pas à faire des exemples. Vous êtes prévenus.