Pour beaucoup de Français, Singapour ce n’est pas l’Asie du Sud-Est mais plutôt une exception qui confirme la règle. Comme si le Sud-Est Asiatique devait uniquement être bruyant, bondé et désordonné.
Mais exception ou pas, cela reste une expatriation et donc une adaptation. Evidemment il est plus facile de s’adapter à Singapour qu’à Phnom Penh, mais dans les deux cas, c’est à vous de faire l’effort de vous adapter sous peine de ne jamais vous faire à votre pays d’accueil.
1- Arrêter les comparaisons
Les appartements, l’offre culturelle, la sécurité, les transports,… Autant de sujets qu’il est tentant de comparer. Et c’est normal. Il est humain de chercher à avoir des repères, notamment avec ses interlocuteurs restés en France, pour leur décrire votre nouvelle vie.
Mais il faut arrêter de TOUT comparer, TOUT le temps. Cela ne peut que vous rendre malheureux.
Que ce soit la cuisine, la météo ou les soirées pastis-saucissons sur la terrasse,… Il y aura toujours quelque chose de moins bien que chez vous. Et surtout tout est toujours mieux dans vos souvenirs…
Alors arrêtez de comparer et essayer d’apprécier la situation actuelle. Vivre au présent c’est aussi un état d’esprit.
2- Vivre comme un local ou un français ?
Je ne vous dit pas de vivre comme un local ou encore de renier vos origines françaises. Vous avez la chance de partir vivre au bout du monde donc autant essayer les plats locaux (même si ceux-ci sont vraiment épicés, oui je parle du laksa) et surtout de nouvelles choses.
Et puis ce n’est pas parce que vous ne mangez pas du fromage toutes les semaines que vous devenez moins français. Et un croissant de temps en temps ne fait pas de vous un français avide de nostalgie non plus.
Il suffit juste de trouver VOTRE équilibre. Celui-ci est personnel et ne sera sans doute pas celui de votre collègue français ou de la famille française qui vit dans le même condo que vous. Et c’est OK.
Idem pour votre cercle d’amis, fréquenter la communauté française ne fait pas de vous un porte-drapeau du communautarisme. Avoir des amis de tous horizons est possible mais juger les gens sur leur nombre d’amis “locaux” est ridicule (et réducteur).
3- S’adapter à la situation
Restez Zen et envisagez une alternative aux situations que vous rencontrez. Je fais exprès de prendre des exemples simples (des first-world problems comme diraient certains) :
- La nourriture est épicée et transforme votre estomac en un volcan? Qu’à cela ne tienne, demandez qu’on mette la sauce piquante sur le côté.
- Impossible de faire comprendre votre destination à votre chauffeur de taxi? Montrez lui l’adresse sur votre téléphone ou écrivez-là.
- L’expo Daido Tokyo ne fera pas étape à Singapour ? Remplacer cette sortie culturelle par une journée de vélo à East Coast Park.
Plus sérieusement, il est facile de s’adapter à certaines choses et d’autres demanderont beaucoup plus d’efforts. Par exemple il est plus simple de s’adapter aux choses matérielles mais beaucoup moins à certains us et coutumes.
Et encore à Singapour, il n’y a quasiment aucune adaptation de ce côté là, demandez aux Français en Chine ce qu’il pense du fameux crachat à la chinoise ;)
4- Etre Humble
C’est peut-être le point le plus important. En tant qu’invité dans un pays, il faut mieux écouter, observer, être attentif plutôt que de débarquer en tant que donneur de leçons.
Il faut prendre le temps d’observer, d’apprendre, de comprendre
Il faut être humble et reconnaître que le pays qui nous accueille est différent de notre pays d’origine. Observer en silence et apprendre petit à petit les coutumes et traditions du pays hôte.
Je reste halluciné par le comportement de certains de nos compatriotes qui ont déjà tout vu et tout fait. Ils arrivent en Asie et n’essayent même pas de comprendre la situation du pays mais ils ont déjà un avis tout fait sur la question après trois semaines de vie en Extrême-Orient (par exemple au sujet de la culture à Singapour).
Prenez le temps de découvrir votre pays d’accueil, d’apprendre son histoire et de posez des questions pour montrer votre interêt… Plutôt que de critiquer immédiatement tout et n’importe quoi.
Certains n’hésitent pas à dire certains asiatiques ne sont pas très ouverts avec les étrangers… Alors même qu’ils se comportent comme des colonisateurs. Alors évidemment si vous commencez pas critiquer le pays de vos interlocuteurs lors de votre premier contact, ne vous attendez pas à ce que les locaux vous accueillent les bras ouverts.
Peut-être faut-il mieux faire preuve de patience et d’observation. Et être humble à votre arrivée dans un nouveau pays.
Un peu de comparaison,pas entre ici et ailleurs mais entre :
– Une expatriation, qui pour moi signifie quitter son pays pour une période donnée, et donc forcément en se disant qu’on rentrera chez soi. Par conséquence, pas besoin de faire de gros efforts d’adaptation.
– Une émigration, où la une démarche se met en place avec la pensée de s’établir de manière durable dans un pays étranger, en laissant tout derrière. Dans ce cas, la démarche d’adaptation est naturel et s’impose d’elle même.
Tout depend de comment tu veux vivre ton expatriation. Si tu ne veux pas apprendre de la culture locale alors oui, pas besoin d’effort d’adaptation. Mais on peut etre expatrie pour 2ans, et se dire qu’on va en profiter a fond pour voir comment les locaux vivent, pensent… Histoire de donner un peu de relief a nos avis preconcus a base de culture francaise :)
Tout à fait.
C’est vrai que si l’on sait qu’on a une date de retour ou au contraire pas de date, cela peut influencer votre comportement. Cependant c’est peut-être passer à côté d’une opportunité.
Est-ce que les gens choisissent leurs amis en fonction de la durée de leur séjour? Je ne pense pas, si vous rencontrez quelqu’un d’intéressant mais qui ne reste que deux ans, vous allez le fréquenter, alors qu’un connard qui est là pour toujours, pas sûr que ce soit le cas ;)
Vaste sujet et finalement très personnel :)
Bonjour Fabien,
Marrant et surprenant votre point de vue, personnellement je suis expatriée et je ne vois pas comment vivre où je suis sans m’adapter, cela me semble meme quasi impossible sauf à rester enfermée chez moi ou à rentrer en France.
Evidemment ça ne s’applique pas à tous les expatriés, et il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac. Mais cela fait presque 15 ans que j’ai quitté la France et j’observe toujours une grande majorité de français qui préfère ne pas se mélanger. Et c’est souvent exacerber pour ceux qui sont en contrat à durées déterminée. Ils veulent côtoyer d’autres Français, et souvent une des raisons est la barrière de langue: non pas qu’ils ne peuvent pas parler anglais, mais ils préfèrent ne pas avoir à le faire.
Et il y a des exemples similaires de gens qui ne sont pas nécessairement Français. Au bureau j’ai des collègues d’autres nationalités et ils ne se mélangent pas. Ils interagissent avec d’autres personnes avec lesquelles ils se sentent plus à l’aise culturellement, et vivent d’une manière similaire à ce qu’il avait chez eux….
Autre mode d’adaptation (ou non), ce journaliste indien qui y a vécu et qui y revient des mois après http://www.courrierinternational.com/article/temoignage-souvenirs-dune-vie-singapour
Merci pour le lien Camille. C’est fantastique de voir le témoignage d’une personne qui a vu Singapour “avant” et “après”. En seulement 5 ans ici j’ai vu tellement de changement (par exemple par de Gardens by they bay, Stadium et seulement 3 lignes de MRT même pas complète) que je me dis que j’ai de la chance de vivre dans un endroit qui bouge et qui n’arrête pas d’évoluer. Sans compter que l’on connaît déjà les nouveaux projets : Terminal 4 et 5 à Changi, déplacement du Port à Tuas, Agrandissement de Marina South, 3 nouvelles lignes de MRT,… Que de chantiers pour l’avenir !
C’est vrzi que j’ai habite au Maroc, ca bouge moins vite ;)